Depuis juillet 2024, l’artiste Nicolas Gutiérrez Muñoz arpente et investit peu à peu le site du Musée de La Fonderie, jadis occupé par une fonderie d’art réputée, la Compagnie des Bronzes. Il y poursuit une expérience artistique évolutive, exploratoire et singulière, inspirée par les histoires, les espaces, les volumes, les matières et les couleurs du lieu.
La notion de vestige et de trace guide le travail de l’artiste depuis plusieurs années. Pour son projet à La Fonderie, il a choisi le titre Le linceul du vieux monde emprunté à la chanson d’Aristide Bruant Les Canuts, ces ouvriers.ères qui tissaient la soie à Lyon, connus.es pour leur révolte de 1831. L’intention de l’artiste est d’évoquer la fermeture du site industriel et, de manière plus large, la condition ouvrière (conditions de travail, désindustrialisation et délocalisation, identité ouvrière…) en utilisant le temps qui transforme ses installations et les fait évoluer pendant toute la durée de sa résidence.
Nicolas travaille au plus près des matières, les associe, collabore avec le temps et le climat, joue avec les transformations que ceux-ci impriment dans la durée sur ses installations. Ses oeuvres laissent le champ libre au détour, au hasard et à la découverte.
Tout au long de ce processus créatif et évolutif initié au début de l’été, Nicolas emballe certaines anciennes machines du site avec des toiles de coton blanc et de la corde rouge. Après plusieurs semaines, il en récupère certaines et les fixe sur des châssis. Les traces d’oxydation et les imprévus liés au passage temps se révèlent sans que l’on ait pu prédire le résultat. Un cube de 6 m3 fabriqué avec du ciment mélangé à du pigment vert faisant référence à l’usure et à un passé révolu vient confronter son volume à ceux des ruines et des machines du site. Des portraits d’ouvriers trouvés dans l’iconothèque de La Fonderie sont transférés sur des petits supports en ciment blanc. Nicolas associe aussi béton, ciment et pigments sur différents supports dispersés sur les ruines.
Ses oeuvres progressives et en évolution ponctuent différents espaces et recoins, offrant au regard des visiteurs des installations imprévues et questionnantes, mais aussi de nouvelles perceptions de notre site usinier.
Vous pouvez suivre le travail de Nicolas en venant et revenant cheminer sur notre site qui se transforme peu à peu. Lors d’un de vos passages, vous aurez peut-être l’occasion de rencontrer l’artiste, de le voir travailler. Nous vous tenons également au courant de l’évolution de ce projet et de ses mutations via nos réseaux.
Le résultat de cette expérience artistique sera visible lors du finissage de l’exposition, le 29 septembre dès 17h :