À partir des années 1970, le secteur industriel bruxellois connait un profond déclin. De nombreuses usines ferment ou déménagent vers la périphérie, plongeant les quartiers du canal dans un profond marasme économique. Avec ces fermetures risquent de disparaitre tout un patrimoine architectural, matériel (sites et outils) et immatériel (métiers et savoir-faire).
Pour tenter non seulement de sauvegarder ce patrimoine, mais aussi de le faire connaître auprès du grand public, des activistes et historiens créent une asbl. La Fonderie nait officiellement en 1983. Elle souhaite non seulement étudier le passé industriel de Bruxelles, mais d’être également un acteur de redynamisation sociale grâce à une meilleure connaissance du passé commun. L’histoire action est au cœur de ce projet coordonné par Guido Vanderhulst (1940-2019).
En 1986, la Communauté française achète le site de l’ancienne Compagnie des Bronzes et permet à La Fonderie de s’y installer. Cette usine, abandonnée depuis 1977, est en effet exemplative de l’âge d’or de l’industrie bruxelloise et doit devenir un lieu dédié à l’histoire industrielle. Elle est située à Molenbeek, au cœur de ce qu’on appelait jadis le “Petit Manchester”.
La Fonderie a constitué au cours des décennies une impressionnante collection d’objets et de machines industrielles et a rassemblé archives et témoignages oraux. Ses missions se sont diversifiées avec un musée, des activités éducatives, des visites guidées urbaines, un centre de documentation ou encore avec ses outils et projets d’éducation permanente.